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DE L'ÉGLISE DE LYON. 141 église; on peut nommer jusqu'aux donateurs des vitraux qui ornent encore son sanctuaire. A côté de ces données si précieuses pour notre histoire locale, il ne faut pas oublier les aperçus curieux que nous fournit l'Obituaire sur les mœurs ella civilisation du moyen- âge. Que de renseignements ne peut-on pas y puiser a la fois sur les produits du sol et sur l'état des arts et de l'in- dustrie à ces époques reculées ! Ne comprend-on pas com- bien grande était la valeur des métaux précieux et des étoffes d'or et de soie, quand on voit chaque chanoine léguer à son église, avec une somme qui nous semble sou- vent assez modique, quelques pièces de sa vaisselle d'ar- gent, et les vases sacrés a son usage, et ses ornements sacerdotaux dont le rédacteur du nécrologe se cornplaît parfois à décrire la richesse et la beauté? Ne se rend-on pas un compte exact de la rareté des manuscrits et de leur prix élevé, quand on est témoin de la reconnaissance avec laquelle le Chapitre garde le souvenir d'un legs de quelques volumes fait par un de ses membres, et surtout quand on voit un livre de piété enchaîné, suivant les désirs du testateur, à quelque autel de la cathédrale, pour servir a l'usage, commun des clercs et desfidèlestrop pauvres pour être pos- sesseurs d'un manuscrit fort coûteux (1). Mais il ne suffisait pas a M. Guigue de collationner avec soin les divers exemplaires connus de l'Obituaire et de nous en donner un texte complet et exact.Après nous avoir initié, dans une savante introduction, à l'organisation de l'Eglise de Lyon et de son Chapitre, il a compris lui-même qu'il avait a remplir un double travail, sans lequel la publication de ce recueil de documents n'eût été que d'une faible utilité. (1) Voyez notamment pp. 7, 15, 46, 52, 61, 65, 67 et 128.