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                   CINQ-MARS ET DE TBOU.                 109

   « De là, il se mit à genoux aux pieds de son confes-
seur, qui lui donna la dernière absolution ; laquelle
ayant, reçeue avec humilité, il se leva et s'alla mettre
à genoux sur le bloc et demanda : — « Est-ce icy, mon
Père, où il me faudra mettre? » — Et comme il sçeut
que c'estoit là, il y essaya son col, l'appliquant sur le
poteau ; puis, s'estant relevé, il demanda s'il falloit osier
son pourpoint; et comme on luy eut dit que ouy, il se
mit en devoir de se deshabiller et dit : « Mon Père, je
« vous prie,aidez-moy. » — Lors le Père et son compa-
gnon luy aidèrent à se déboutonner et luy oster son pour-
point ; il garda toujours ses gants aux mains, que l'exé-
cuteur luy osta après sa mort,
   « Si-tost qu'il eust rois bas son pourpoint, il s'appro-
cha du poteau avec allégresse et, tout debout, essaya si
son col iroit bien sur le poteau, par deux fois; puis, s'en
estant un peu éloigné, il prit le crucifix, le baisa aux
pieds et le rendit. Et, estendant ses bras, il s'alla jeter,
de bonne grâce, à genoux, sur le bloc, embrassa le po-
teau, mit son col dessus, leva les yeux au ciel et demanda
au confesseur : «Mon Père, feray-je bien ainsi?» —
S'estant relevé, l'exécuteur s'approcha avec des ciseaux
que M. de Cinq-Mars luy osta des mains, ne voulant
pas qu'il le touchât, et, les ayant baisés, les présenta
au P. : — « Je vous prie,rendez-moy ce dernier service :
( coupez-moy mes cheveux. » — Le P. les donna (les
ciseaux) à son compagnon pour les luy couper, ce
qu'il fit.
   « Cependant il regardoit doucement ceux qui estoient
proches de l'échafaud, et dit au Frère : — <. Coupez-les
                                            -
« moybien près,je vous prie. » —Puis,élevant les yeux