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98                      CINQ-MARS ET DE THOU.

   « Après, il se mit à faire des actes d'amour de Dieu,
« de contrition, et plusieurs oraisons jaculatoires.
   « Il faut icy remarquer que durant les trois mois de
« sa prison il s'estoit disposé à la mort par la fréquenta-
« tion des Sacremens ; par l'oraison,méditation et consi-
« dération des mystères divins ; par la communion avec
« les Pères spirituels et la lecture des livres de dévotion,.
« particulièrement du Mvre de Bellarmin sur les Psaumes,
« et du livre De œrte bene morimdi, du mesme auteur,»
etc. (1) . . .
   « Voyant venir M. de Laubardemont, qui avoit esté
« le rapporteur du procès, il alla au devant de luy,
« l'embrassa et le remercia de son jugement, luy disant :
«• —Vous m'avez jugé en homme de bien. » •—Et ce avec
« autant de tendresse et de cordialité,qu'il tira les larmes,
« non seulement des yeux des assistans et de ses gardes,
« mais encore de son rapporteur, qui pleuroit à chaudes
« larmes en l'embrassant.
   « Un homme envoyé de la part de Mme de Pontac, sa
« sœur, luy vint dire ses derniers adieux; M. de Thou,
« croyant que ce fut l'exécuteur de la justice, courut
« à lui et l'embrassa, luy disant : — « C'est loi qui me
« dois envoyer anjourd'huy dans le Ciel. » — Mais

   (t) Le bon. Père, pour parler comme l'auteur du manuscrit, continue
sur ce ton pendant plusieurs pages. Il note avec le plus grand soin l'ex-
plosion des sentiments intimes, les élans de pieuse tendresse, les extases
religieuses, en un mot tous les actes de dévotion de son pénitent, que la
grâce divine paraissait avoir profondément touché. Nous ne suivrons pas le
Jésuite dans cette voie,qui nous exposerait à des redites fastidieuses et,en
tous cas,inutiles; nous emprunterons seulement à sa naïve relation deux faits
qui nous ont semblé de nature à intéresser le lecteur, particulièrement le
premier, que nous recommandons à sa sagacité.