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POÉSIE LE GRAIN DE BLE FABLE. Un grain de froment gémissait- D'être enterré dans un sillon humide. Dans sa colère il maudissait Le laboureur, cet homme avide, Qui le privait des rayons du soleil Et Fétouffait dans une nuit obscure. Mais du printemps arriva le réveil, Et ses rayons réchauffant la nature, On vit bientôt sortir, comme un fil vert, Du grain de blé que la chaleur pénètre, Et puis briller, dans le sol entr'ouvert, Un bel épi que le soleil fait naître. Il contenait un grand nombre de grains • Tous recouverts de vêtements solides , Et défendus par des barbes de crins Qui repoussaient les insectes avides. Il jouissait, ce bel épi de blé, Se balançant sous la brise légère; Auprès de lui Fair avait rassemblé De belles fleurs à l'odeur printanière. Il jouissait et se croyait heureux Voyant en or transformer sa verdure; Mais l'homme vint couper l'épi joyeux Et dépouiller les champs de leur parure. Lié d'abord, mis en gerbes, foulé, Le pauvre épi, d'une voix tendre, En se voyant amoncelé, Disait à qui voulait l'entendre : « L'homme est cruel, l'homme est méchant, « Pourquoi me vaner et me battre ?