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                       CINQ-MARS ET DE THOU.                53

 pales. On peut, sans faire tort à la Justice, détester leur
 crime et louer leur pénitence.
    « Le vendredi douziesme de septembre 1642, mon-
 sieur le chancelier entra dans le palais du Présidial (1)
 de Lyon, sur les sept heures du matin, accompagné de
 messieurs les commissaires députés par le Roy pour le
 procès de messieurs de Cinq-Mars et de Thou, au nom-
 bre de quatorze, savoir : M. le chancelier; M. le pre-
 mier président du Parlement de Grenoble ; un autre,
 président dudit Parlement ; quatre conseillers d'Etat ; un
 maistre des Requestes et sis conseillers dudit Parlement
 de Dauphiné.
    « M. le procureur général du Roy audit Parlement
faisoit ici la charge de procureur du Roy. Comme ils
 furent dans la chambre du Conseil, le chevalier du guet
fut envoyé avec sa compagnie au château de Pierre-
Scize pour faire venir M. de Cinq-Mars, lequel fut
amené au Palais sur les huit heures, dans un carrosse
de louage. Entrant dans le Palais, il demanda : « Où
sommes-nous ? » — On luy dit qu'il estoit au Palais,
de quoi il se contenta et monta l'escalier avec beaucoup
de résolution.
    « Il fut appelé dans la chambre du Conseil, devant les
juges, où il demeura environ une heure et un quart. En
étant sorti, il témoigna quelque agitation d'esprit, re-
gardant d'un coslé et d'autre et saluant tous ceux qu'il
rencontroit à son passage. Il fit trois ou quatre tours en
se pourmenant, depuis la grande salle de l'audience
jusqu'à la chambre vis à vis de cette salle, regardant

  (1) C'est-à-dire de la Sénéchaussée et Sicge présidial.