Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
              POÉSIE

        A UNE PILE D'ECUS.

Sur ma table empilés ensemble
Que de profils de souverains
Jadis bien respectés, bien craints,
Que le sort aujourd'hui rassemble !

Du Pape et de Napoléon,
Du grand homme et du grand apôtre,
Les visages, l'un contre l'autre,
Se baisent d'étrange façon.
D'un Bourbon la panse élargie
De son poids écrase Murât;
Le roi massif et le soldat
Se pressent avec énergie,
Et leur métallique effigie
Donne ou rend baiser de Judas,

Je ris de ce roi de Sardaigne,
A la république collé,
Qui, sous ses blasons désolé,
De l'an quatre embrasse l'enseigne.

Voilà donc ces princes d'argent
Que le peuple chérit, pour cause,
Car ils valent tous quelque chose
Et sont bénis de l'indigent :

Qu'il eut une heureuse pensée
Le premier seigneur féodal,
Qui voulut que sur du métal
Sa figure fût,retracée !