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LE CHATEAU BU PEUROIV. 449 fait participer les pauvres à leur fortune, et dont le sou- venir est conservé sur de belles plaques de marbre pla- cées sous les galeries de la première cour par laquelle on entre dans cet hôpital, le nom de cette famille est souvent rappelé. En 1638, Jean Camus laissa aux pau- vres un héritage s'élevant à la somme de 15,405 livres, et, en 1747, un autre membre de la même famille lé- guait à l'hôpital une somme de 6,000 livres. Les hôpitaux, en souvenir des dons généreux qui leur avaient été faits par Antoine Camus, seigneur du Perron en 1570, l'avaient autorisé à placer ses armoiries dans la boucherie nouvellement construite et d'une utilité in- contestée pour le bien-être des malades; ces armes étaient sculptées sur la clé de l'arc formant l'ouverture de la troisième boutique à droite, en entrant dans la boucherie par la rue de l'Hôpital. La famille Camus se divisait en huit branches, qui dans toutes les carrières ont donné des hommes d'un très-grand mérite. Je citerai entre autres l'abbé Camus, qui fut évoque de Grenoble et cardinal. Il était très-savant, et dans un manuscrit de la fonda- tion du deuxième monastère de la Visitation (1), on peut voir le passage suivant relatif à la visite faite par Louis XIV et Anne d'Autriche aux dames de ce couvent : « En l'année 1660, notre mère Gabrielle-Henriette de « Clermont de Montoison étant supérieure, nous eûmes « l'honneur de recevoir la visite de Leurs Majestés. Ce « fut dans ce temps que le roi fit tirer les inscriptions qui « sont sur de grandes pierres anciennes pour les lire, « par l'abbé Camus] à présent cardinal et évoque de Gre- « noble, l'une desquelles fait mention d'une fille de l'em- (1) C'est aujourd'hui l'hospice de l'Antiquaille. 29