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404 ORIGINES DE LUGDUNVJM. des adscripti. Le noble Gaulois et le noble Germain, au contraire, vivaient dans les champs, au milieu de leurs vastes exploitations, surveillant eux-mêmes les cultivateurs attachés à la terre de leurs domaines. Aussi la condition servile était-elle moins dure chez eux que chez les premiers. On voit ce qu'était une exploitation agricole, composée de trais ; mais, comme celle qui nous occupe se trouve à une fron- tière de tribu, je conjecture que c'était une de ces colonies pé- nitentiaires, sorte de Botany-Bay local, où le chef reléguait les personnes de son clan condamnées à la déportation pour leurs méfaits ou leur mauvaise vie. Pendant la féodalité, ces établis- sements prirent dans plusieurs provinces le nom générique de bordes, limites; de là un nom qu'il n'est convenable de prononcer ici ni ailleurs. — Forman, rivière, a ehangé en /'la mute 6 de son primitif, le même mot que Bormanna, Bormona, Borvona. Burban- che, Burb-evin [Burb-ercnaam), Borb-etomagus (Worms) « ri- vière ou source par excellence ». Devant reprendre l'origine de ces mois, qui appartiennent surtout à notre région, je me con- tenterai de faire remarquer qu'ils peuvent remonter aux Ligures, aux Pélasges et aux Ombres aussi bien qu'aux Gaulois. Pour le Forman, sa source ou l'une de ses sources, s'il en a plusieurs, recevait incontestablement un culte sous le nom d'une divinité identique à Bormona. — Genay, ancienne paroisse du rivage ararique des Dombes, en bas-lat. Ganiaeus, Janiacus, Glana, Jaennacum, Gênas, chef-lieu au Xe siècle d'un ager Ganiaccnsis, ou Janiacensis (1), doit son origine à une poype bornale située au milieu du village et for- tifiée vers 1425, par ordre du syndic et avec l'autorisation du bailly de Bresse (2). (1) M. Guigue, Ouvr. cit., pp. (22 sqq. (ï) « Pro fortalicio in ipss poypia incepto. » (Id., ibid.)