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UN MYSTÈRE DANS LES MONTAGNES DU FOREZ. i61
Giroux.
Tu ne le cognaistras ; ah! ça ma commère, faut-il le luy
dire?
La mère Bobin.
Ha ! oui, mon compère, je vous engaige à fie luy celer,
je hais les disputes.
Giroux.
Des disputes? quoy! un homme comme moy qui s'est
battu l'aultre jour contre trente-trois.
La Bobin.
Et qu'est-ce? en est-il résulté?
"Giroux.
Que j'en ay coigné cinq !
La Bobin.
Restent vingt et Iiuict qui vous ont contrainct et détraqué.
Dictes tousiours et nous aurons la paix.
Giroux.
Ah ! ça, tu veulx savoir ce que j'ay en mon sac !
IJeslranger.
Ouy, je le veulx savoir.
Giroux.
Eh bien ! ce sont noix boulardes (1).
L'eslranger.
Veulx-tu m'en vendre ?
Giroux.
Elles ne sont pas à vendre, elles sont a donner à celuy qui
est né !
L'eslranger.
Encore bien mieux, baille m'en quelques-unes.
(t) Grosses noix semblables à de petites boules. (V. Rabelais.)