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504                INSCRIPTION DU Ve SIÈCLE.

de la mort. Clovis, encore païen, avait cependant consenti
que Clotilde fît baptiser leurs enfants; l'aîné, qui était un -
fils du nom d'Ingomer, leur ayant été enlevé in albis, le roi
franc ne manquait pas d'allribuer ce malheur au baptême et
en faisait souvent des reproches à sa femme. C'est en par-
lant de cet enfant que la jeune reine, imbue de la maxime
chrétienne de ne pas s'attrister de la mort de ses proches,
disait « qu'elle ne se sentait pas l'esprit atteint de douleur
 « pour une telle cause parce qu'elle savait que les enfants
« appelés de ce monde dans leurs aubes, jouissent de la vue
 « de Dieu. »
    À défaut des mots in albis, dans lesquels consiste l'intérêt
principal de notre fragment, nous eussions rencontré une
preuve assurée qu'il provient d'une inscription chrétienne,
 dans la présence du mot RECESSIT, synonyme de defunc-
 tus est; c'est un terme qui, dans celte acception, est
 resté inconnu à l'êpigraphie païenne. M. Le Blant a, dans
 sa préface (p. 10), délimité la chronologie de l'emploi de ce
 mot sur les inscriptions de la Gaule, de 347 5 489, en ex-
 ceptant Marseille où les marbres le montrent plus fréquent
 qu'ailleurs et plus longuement persistant ; il faut aussi en
 excepter, parce qu'elle est en vers, une épilaphe de prove-
  nance inconnue, composée par Fortunat, où on lit :
             Lotus fonte sacro priùs llle recessit in albis,

le savant épigraphiste n'ayant établi ses calculs que d'après
les textes en prose. Il se pourrait encore, ce qui paraît toute-
fois peu probable, qu'une première lettre ayant été emportée
par un éclat du bord de la pierre,, on doive supposer pnECES-
SIT, expression justifiée par d'autres textes épigraphiques
chrétiens et que M. Le Blant remarque être empruntée au
canon de la messe : Mémento eliam, Domine, famulorum
famularumque tuarum qui nos praeeesserunt cùm signo