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                       SIÈGE DE RIVERIE.                      333

 d'attaque, elle ne pouvait tenir longtemps, et les assiégés
 se décidèrent à l'évacuer. La tradition rapporte qu'ils se
 retirèrent pendant la nuit, après avoir entouré de mor-
 ceaux d'étoffes les pieds de leurs chevaux, afin que le
 bruit de leur marche ne révélât point leur retraite. Mais
•ils ne purent l'exécuter pourtant avec assez de mystère
 pour échapper complètement à l'attention des assiégeants.
 Peut-être aussi les habitants, abandonnés par les défen-
 seurs de la place, en ouvrirent-ils aussitôt les portes aux
 Ligueurs. Car Chevrières, après avoir installé dans le
 bourg le capitaine Laforge, put ejacore se mettre à la
 poursuite des royalistes. Mais toutes ces diligences furent
 vaines ; ces derniers trouvèrent un asile dans les murs de
 Chàteauneuf, près de Rive-de-Gier.
    A son retour, Chevrières exécuta rigoureusement les
ordres du Consulat. Le château fut détruit, le bourg dé-
 mantelé, et les derniers restes de ses remparts découron-
 nés nous disent encore aujourd'hui combien fut implaca-
 ble la vengeance des Ligueurs. L'œuvre de destruction
 dura quelques jours, et pendant ce temps Chevrières éta-
 blit son camp à Riverie, où, suivant la déclaration d'Anne
 d'Urfé, il aurait mandé ce dernier pour l'engager dans un
 complot royaliste. Mais à la fin du mois d'août, tout était
 consommé, car Chevrières quitta Riverie et se rendit à
 Lyon, où le Consulat, se défiant de lui, le fit enfermer pen-
 dant deux mois à Pierre-Scise (3 septembre 1590) (1).
    Charrières se livra-t-il à des actes de violence contre
 les personnes ? Le bourg de Riverie fut-il abandonné au
 pillage de ses soldats ? La tradition l'en accuse. S'il faut


  (1) Archives histor. du Rhône, XII, p. 163. — Notes et documents
de M. Péricaud, années 1589 et 1590 passim. — Les d'Urfé, par Aug.
Bernard, p. 286. — Clerjon. Hist. de Lyon, tome y, livre XVH.