page suivante »
328 SIEGE DE RIVERIE, Toutefois, ce dernier, ainsi que plusieurs autres per- sonnages de son parti, ne crut pas devoir subir cet exil. Il demeura à Lyon, ou il y revint bientôt après l'avoir quitte. Mais il fut traité comme suspect et confiné dans sa maison. De plus, comme il fallait pourvoir aux frais de la guerre et payer de fortes subventions aux chefs du parti qui commandaient les armées en campagne, le Consulat, après s'être emparé de la douane, des aides et des gabelles royales, établit de fortes taxes sur tous ceux qui ne s'étaient pa's ralliés à la Ligue. On en vint même à confisquer et à vendre les biens des héréti- ques et des politiques. C'est ainsi qu'Antoine C'amus fut condamné à payer une somme de plus de 4,000 écus pour cet objet. Comme il résistait énergiquemeht à ces mesu- res violentes et arbitraires, le Consulat, dans une délibé- ration tenue le 11 mai suivant, ordonna que le même soir, il serait envoyé dix soldfts pour garder la maison du trésorier Camus, et que le lendemain il lui serait en- joint de payer sa taxe, faute de quoi il serait renfermé dans les prisons de l'Archevêché. Antoine Camus résis- tait toujours. Aussi, quelques jours après (17 mai), le Consulat modifiait-il ces conditions : la garnison mise en sa maison serait levée, et il lui serait permis de se rendre à l'église, s'il consentait à payer 2,000 écus à va- loir sur sa taxe totale. Mais il paraît que ces concessions n'avançaient rien, car, le 5 juin, le chevalier du guet re- çut l'ordre de renforcer la garde mise au logis de M. le trésorier Camus, et ce pour certaines bonnes considéra- tions. Pourtant le Consulat ne fut pas contraint de recou- rir à la violence ; le 8 juin, M. François Scarron, sei- gneur de Serezin, secrétaire du roi, se rendit caution du baron de Riverie et sa taxe fut réduite, sur la recomman- dation du duc de Nemours à 4,000 écus, qu'il acquitta le