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472 VOYAGE DE LYON A YEÃfNE. Diverses sorties moins importantes obtiennent un succès relatif. Cependant, le cercle ennemi se resserre autour de Pierre- Châlel. De Garbô n'a plus à compter que sur lui-même. Il fait saisir l'approvisionnement du fournisseur des prisonniers et réunit ainsi une assez grande quantité de vin et de légumes secs. On amoncelle d'énormes pierres au bord des crêles, pour les rouler sur l'ennemi en cas d'escalade. Le sergent- major d'artillerie de marine dirige le service du génie, et de l'artillerie. Le barbier des vétérans possède, comme les figa- ros d'autrefois, quelques connaissances chirurgicales. Nommé d'emblée médecin en chef, il monte une infirmerie avec une petite pharmacie â l'usage des détenus, et confectionne des instruments pour les amputations. Un soldat cumule l'emploi de boucher avec celui d'officier aux vivres. Un serrurier forge des piques. Dans la matinée du 2 mars, 4,000 Autrichiens de la divi- sion Bubna partent de Belley, et se dirigent vers Cordon. 25 hommes sous la direction de M. Pestolazzi, vont s'em- busquer dans un petit bois et les accueillent à coups de fusil. Les Autrichiens surpris se débandent et se replient sur Viri- gnin. La fusillade dure plus de deux heures. Mais averti que toute la campagne est occupée, le capitaine fait rentrer son monde. Dès ce moment, l'ennemi commence â investir le fort et place des postes à Virignin, 5 la Balme, à Chemilleu, à Yenne et sur la montagne des Bancs. Le 30, la fusillade s'engage. Le fort est tellement dominé par la montagne des Bancs, que du haut du clocher, on n'en aperçoit que la partie basse. Aussi le feu des Autrichiens rend-il la circulation à peu près impossible, Des tirailleurs montent dans le grenier des casernes, découvrent le toit, forment des créneaux avec les tuiles, et de là , ripostent en