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VOYAGE DE LYON A YENNE. 471 jusqu'au dernier moment, devrait toujours être sacré pour le vainqueur!... Dieu sait s'il en est ainsi. Stupide aveuglement ! La main qui s'ouvre la première à vos succès, la première vous frapperait si vous étiez à terre. Celui qui a manqué de fidélité à voire rival, vous trahira Nulle trace d'indécision dans le mémoire du capitaine Garbé. Un poste lui est confié, il le défendra tant qu'il sera humainement possible de le défendre. Qu'importe, si dans ces bouleversements où les trônes croulent, le héros d'aujour- d'hui est le brigand de demain !.... Sa conscience et son hon- neur seront saufs. Ce qu'il peut tenter pour organiser une ré- sistance sérieuse, il le tente. Il demande des renforts, il écrit lettres sur lettres ; il s'adresse partout et à tous. On le débar- rasse enfin de ses prisonniers. On lui envoie 50 hommes du 329, 14 artilleurs de marine, quelques cartouches, el 3 pièces de petit calibre avec 100 coups à tirer par pièce et c'est tout. Le ministre ordonne, il est vrai, d'approvisionner le fort pour deux mois et pour 200 hommes; mais cet ordre n'est point exécuté, Vers le mois de février 1814, les populations environnantes, franchement hostiles à l'invasion, essayent des soulèvements partiels. Garbé les excite et les seconde. Il leur envoie même des officiers et des soldats. Dans une de ces sorties, le lieute- nant Pestollazzi gravit le Mont-du-Chat, le couronne de feux de bivac et fait demander à Aix des vivres pour 1200 hom- mes. Les détachements autrichiens, campés aux environs, donnent dans ce stratagème carthaginois el battent en re- traite. Le 24, M. Baltazar, adjudant de place, se porte aux Bal- meltes, avec un peloton du 32e et des gardes nationaux ra- massés çà et là . Ils engagent le combat contre 1200 Autri- chiens, et en tuent 100 dans les gorges de Saint-Rambert.