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462 ALISE. La guerre de coups de plumes allait se raviver, lorsqu'un volontaire de race royale, M. le duc d'Aumale, vint redon- ner à la bataille sa véritable grandeur archéologique, et, pour un moment, on jeta au vent les gargousses remplies de vilaines paroles et les cartouches bourrées de sottes person- nalités. M. le duc d'Aumale, après avoir établi sa batterie dans les bureaux de la Revue des Deux-Mondes, se mit en ligne et ouvrit son feu en faveur d'Alise-SaitUe-Reirie, le 1er mai 1858. Le feu du prince, bien nourri, bien pointé, et surtout muni d'excellente poudre française, point fabriquée à Dijon ni à Besançon, produisit un effet immense, inattendu. Les Bourguignons heureux se turent el les Francs-Comtois meur- tris par cette terrible attaque, n'ont pu encore réparer leurs perles. Onpeul affirmer que l'intervention du duc d'Aumale a été heureuse pour Àlise-SaiiUe-Reine, malgré les succès de M. Rossignol, car une nuée de Francs-Comtois s'apprêtait, la plume et la pioche à la main, à livrer un furieux assaut au Mont-Auxois. Le quos ego du prince d'Orléans arrêta leur élan el brisa même leur fortune en leur enlevant l'appui du Moniteur el eu provoquant, parmi leurs alliés, quelques défections. Voici en quels leimes dolents se plaint leur gé- néral en chef, M. Delacroix : « Le Moniteur universel avait « débuté, dans la question d'Alésia, par publier une série de « chaleureux articles en faveur d'Alaise ; vinl le remarquable « mémoire dans lequel M. le duc d'Aumale concluait, quoi- « que avec réserve, pour Alise. La réaction fut extrême dans « ce sens. Le Moniteur lui-n ôme se montra dès lors pour « Alise contre Alaise, pour la Brenne contre le Doubs. On « ne le voit plus enregistrer que des publications contraires « à ce qui semblait avoir élé ses premières opinions. » (12 décembre 1862). Voici comment M Desjardins juge le mémoire du prince,