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442 JOURNAL DE PONSON BKRNAED.
jour, l'après dîné, nous allâmes à la Guillotière quérir le
sieur coronel pour traiter des affaires, suivant ce que es-
toit surveneu (1) ; et entra, lui environ vingtième, et subit
(subitement), entrant dans la ville, tout le peuple estant
par les rues se mirent {sic) Ã crier : Vive le Roy ! Et alla
(le colonel d'Ornano) en telle façon jusques au logis de
M. l'archevesque, et delà à son logis.
» Le lendemain, qui est le mercredi 9 e février 1594,
l'on commanda tous les échevins, hormis MM. Thierri et
de Berni, se trouver à la Maison-de-Ville. Et là estant as-
sis, il vint grand nombre d'hommes en armes, disant qu'ils
avoient quelque chose à dire. L'on en fit entrer quelque
nombre, lesquels, en grand fureur, dirent à haute voix
que il falloit changier aucuns des échevins et qu'il falloit
que ceux qu'ils avoient en leur rôle sortissent à l'heure,
autrement qu'ils couroient fortune d'estretuez. Pour évi-
ter la fureur fallut sortir. Les sieurs Gellas, Jean-Baptiste
Renaud, Ponson Bernard et Chaides Noirat et Thierri et
de Berni estoient demeurez en leurs maisons, attendant
que la fureur fut passée. Messieurs me mandèrent, par
M.Poculot, de rendre les clefs delaporte Sainct-Sébastien,
lesquelles j ' a i gardé deux ans ; ce que je fis et m'en fis dé-
chargier par acte du Consulat. Et leur fis remontrance que
je les avois eues en garde deux ans environ, et qu'il n'en
estoit parveneu faute et que j ' y avois observé toute fidélité.
Et, après plusieurs autres remontrances, je pris congié
d'eux.
« Le mesme jour, Messieurs firent élection de six
échevins à nos places, à savoir : du sieur de Montmartin,
(1) Cet événement capital est rapporté tout au long dans les Actes
consulaires (BB. 131.), sous ce titre: « Réduction de la ville de
Lyon, sous forme de procès-verbal. »