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                 TOURNAT, DE PONSON' BERNARD.             431

la cité, l'honorable échevin, victime de sa popularité
même, qui le rendait suspect à ses ennemis, dut prendre
le triste chemin de l'exil, avec plusieurs de ses conci-
toyens, impliqués comme lui dans cette cause à jamais
perdue.
    Je n'ignore pas que la plupart des faits dont il s'agit
 sont relatés dans les Actes consulaires, puisque j ' a i ana-
 lysé ceux-ci de fond en comble ; mais ce qui manque aux
 premiers c'est l'accent intime et familier. Placé, en effet,
 sous l'empire des préoccupations du temps , le secré-
 taire de la commune, d'ordinaire si prodigue de hors-
 d'oeuvre insignifiants, nous montre, cette fois, les hommes
 et les choses sous un aspect grave et solennel ; il passe
volontairement sous silence les particularités de nature
à jeter une plus vive lumière sur tel ou tel fait, soit que
la prudence lui fasse une loi de se taire, soit qu'il manque
d'informations suffisantes. C'est donc au moyen de ses
notes, jetées au jour le jour sur le papier, sans préten-
tion d'aucune sorte et pour ainsi dire au courant de la
plume, que Ponson Bernard , en se mettant lui-même en
scène, nous révèle des épisodes qui ajoutent des traits
intéressants à la physionomie de l'époque, et que l'on
chercherait en vain dans les registres consulaires.
   Bien que rédigés sans art et sous la seule impression
du moment, les fragments utiles du Mémorial que nous a
laissé le brave échevin sont exempts de ce ton passionné,
de ces récriminations violentes qui caractérisent trop
souvent les compositions du même genre, écrites dans les
temps de discordes civiles ou religieuses. Ceux-là portent
uniquement l'empreinte de la vérité et de la bonne foi.
   Je crois en avoir dit assez pour établir les droits du
Journal de Ponson Bernard aux honneurs de la publi-
cité. C'est pourquoi je me suis constitué l'éditeur de ces