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                    CINQ JOURS A DRESDE.                 411

milieu de l'enthousiasme, avait prononcé la veille le dis-
cours d'adieu. Je lui trouvai une si touchante simplicité
que j'eus toutes les peines du monde à me la figurer ha-
ranguant une multitude.
   Et pourquoi, avec son caractère doux, aurait-elle re-
douté le rôle qu'on lui avait assigné? En Allemagne le
public est paternel et le ridicule n'a jamais de prise sur
les grandes actions. Avis aux moqueurs gaulois qui sou-
vent arrêtent par leurs plaisanteries les plus généreux
efforts.


                            VII.     .

   Le 27, au matin, après avoir pris congé de mes compa-
gnons de voyage, je partis tout seul pour Berlin. Mais
j'étais loin d'être isolé dans un train tout plein de chan-
teurs. C'estétonnant comme en cinq jours les connaissances
s'étaient vite faites ; il n'y avait pas là un visage inconnu
et l'on s'apostrophait gaîment tout surpris qu'on était
d'avoir tant d'amis intimes dont on ne savait pas même
les noms.
   Je passai la soirée à Berlin avec mon ami Paul Lindau,
qui initie les Allemands aux beautés de la littérature fran-
çaise et qui s'est particulièrement voué au culte de Mo-
lière.
   J'allai avec lui dans un jardin où l'on faisait de la mu-
sique et j'y entendis la polka de l'enclume, que Parlow
dédia à Mme la maréchale Canrobert, lors du concours mu-
sical de Lyon. Je me trouvais en musique de connais-
sance.
   Le lendemain je retournai à Leipsig où je devais passer
la soirée avec les Pauliners. Je retrouvai là M. Waitz et
c'est avec lui que je me rendis à l'invitation des étudiants.
   Chaque université allemande forme une espèce de franc-