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LE ROI JEAN. 333 longtemps à leurs affections et à leurs intérêts. Jean, qui ne dési- roit aucune chose fors sa délivrance, à quelque mèchef que ce fût, nous assure Froissard, Jean rentra dans Paris, le 13 décembre 13GO, l'esprit mûri par les malheurs, mais troublé par l'approche de la date fatale où les otages devaient être remis aux mains des Anglais. Quarante-huit heures ne s'étaient pas écoulées depuis son retour, qu'il rappelait leur obligalion à ses amez les bourgeois de Lyon, dans une lettre que nous trouvons en original dans la collection Guichenon (1), et dont le texte, bon à tirer de l'oubli, s'étale sur une étroite et longue bande de parchemin (31 c. sur 8) qui a perdu son sceau. Nous donnons cette lettre sans commen- taire ; elle n'en réclame pas» « Jehan, par la grâce de Dieu, roy de France, à noz chers et bien « amez les bourgois et habitans de Lion^salut et dilection. « Comme par la somme de la patx que nous et notre très cher « frère le roy d'Angleterre avons faicie ensemble, nous Iuy avons « accorde que si comme autrefois vous avons escript dedenz trois « mois après que nous serions parti de Calais nous lui rendrions « à Calais en ostage quatre personnes de la ville de Paris et deux « personnes de la dite ville de Lion et de plusieurs autres villes « de notre royaume, de chascune deux personnes des plus souf- « fisanz pour tenir oslage pour nous, desquels trois mois la fin « sera dedenz trois sepinaines après ce prochain Noël, et pour ce « vous avez esté autrefois mandé que vous esleussicz et envoies- « siez deux do vos dits bourgois devers nous, pour aller au dit « ostage, lesquels ne sont mie encor venus devers nous , et le « terme s'approche que nous les y devons rendre. Nous vous re- « querons, prions et mandons que senz aucun délai et toute ex- « cusation cessant, vous envoiez devers nous les deux que vous « avez esleuz des plus souffisans, ces très vénérés pour aller à « Calais et ordonnez de leur despensc', car ainsi le font ceulx de « Paris et les autres bonnes villes, et les faites passer par nos « po r port noz-trés de recomandise au capitaine du dit lieu, et (1) Toro. 3 1 , pièce 98, Bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier.