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          LE ROI JEAN ET LES LYONNAIS

                             (13GO).




   Nous venons de tracer le nom du vaincu de Poitiers (19 sep-
tembre 1356), du faible Jcan-lc-Bon , dont le règne de quatorze
années évoque les plus douloureux souvenirs : la Franec décimée
par la famine et la peste, ravagée par les grandes Compagnies,
amoindrie par les Anglais, les rues de Paris ensanglantées par
le prévôt des marchands Etienne Marcel, par l'évcqiie de Laon
Robert Lccoq, par le roi de Navarre Charles-lc-Mauvais. Temps
de troubles profonds et de misères accumulées !
   Après quatre ans de captivité en Angleterre, dans ce château
de Windsor auquel il impose un souvenir de plus, le roi de France
a signé le honteux traite de Bréligny (8 mai I3(j0) qui lui rend,
avec la liberté, son trône humilié, mais à quel prix! des provin-
ces perdues et quelles provinces : la Guyenne, la Gascogne, le
Poitou, d'autres encore. Sa rançon personnelle est imposée à trois
millions d'écus ou francs d'or : somme rendue énorme par le
malheur des temps. L'or des Visconli reçu en échange de la main
d'Isabelle de France, servit à acquitter le premier terme, et le roi
Jean revit le ciel de sa patrie. Pour la garantie des autres termes
de la rançon, il fallait des otages : les ducs d'Anjou, de Bcrri,
d'Orléans, de Bourbon, tous princes du sang « seigneurs des fleurs
de lis, » puis de nombreux barons , et enfin trente-huit notables
bourgeois, empruntés aux villes importantes du royaume mé-
content.
  S'il y eut de grandes hésitations chez les princes et les barons
désignés pour Yotageric, il en fut reconnu de plus grandes encore
chez les bourgeois qui maugréaient haut d'être enlevés pour un