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326 CINQ JOURS A DHESDE. dire, l'Allemagne a pour ces circonstances des éléments d'enthousiasme dont nous ne pouvons nous douter, nous qui rjrétendons sentir vivement. Il y avait eu comme les autres jours réveil en musique et grande répétition. A dix heures, toutes les bannières déployées et les dra- peaux flottants sortaient du Sœngerhalle, dont ils avaient fait le principal ornement les jours passés, et se rangeaient sur trois énormes bateaux à vapeur qui les attendaient sur l'Elbe et devaient les conduire au centre de la ville pour le cortège. Ordinairement chaque société a son drapeau, et les ban- nières ne sont que les insignes des associations. Ces ban- nières qui, dans les défilés , précèdent toutes les sociétés d'un même district, sont, pour la plupart, gigantesques ; il faut quelquefois six hommes pour en porter une; elles sont entourées et défendues en quelque sorte par les hauts dignitaires de l'association qu'elles représentent, et chacun d'eux porte un insigne qui a sa signification ; tantôt une masse dorée et emblématique, sorte de sceptre musical ; tantôt de riches trînkhorns (cornes à boire) quifontle tour du corps de celui qui les porte; tantôt des cadres où sont placées, sous verre, les décorations de toutes les sociétés duSangerbund (association). Les trois navires chargés des bannières et des drapeaux firent majestueusement leur entrée dans la ville aux accla- mations dss curieux qui, pressés sur les quais et sur la su- perbe terrasse de Brùhle, agitaient leurs mouchoirs et leurs chapeaux en signe d'allégresse. Puis chaque bannière alla prendre au défilé la place qui lui était assignée par le programme, et à une heure le cor- tège commença. Il était divisé en trois colonnes, et il peut être intéressant de reproduire ici an moins la composition de la première colonne, ce qui donnera une idée de l'en- semble. Je copie le programme :: 1° Un maréchal de fête à cheval.