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CINQ JOURS A DRESDE Juillet 1865 (1). IV. Dès le matin du 24, la ville présentait un aspect tout par- ticulier; les rues étaient pleines de gens qui allaient, ve- naient d'un air affairé, les groupes étaient nombreux; les chan- teurs, reconnaissables à leurs décorations, se saluaient les uns les autres, et quand ils étaient un certain nombre se rencontrant, ils se lançaient de joyeux hourras. Il y avait dans l'air quelque chose qui impressionnait; l'on sentait qu'une imposante manifestation devait se produire. L'émo- tion des jours précédents grandissait à chaque instant, et le bonheur débordait tellement de toutes parts qu'il sem- blait que l'âme surexcitée allait dépasser les sensations humaines ! C'est que dans quelques heures les chanteurs venus de tous les points de l'Europe devaient parcourir la ville en grande cérémonie. Le défilé des sociétés et des députations allait commencer; il devait être, en quelque sorte, le point culminant de la fête, car c'est dans ces sortes de spectacles que la foule peut témoigner ses sympathies et, il faut le (1) Voir la précédente livraison de la Revue du Lyonnais.