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278 ANCIENNES FAÃENCERIES LYONNAISES.
délibération consulaire prise, le 4 novembre 1574, en
faveur de ces industriels, et dont voici le texte :
« Sur la requeste présentée au Consulat par mes-
sire Claude Du Rubis (de Rubys), procureur général
de la ville et communaulté de Lyon, et remonstrance
par luy faicte de ce que la manifacture de la vays-
selle de terre en façon de celle d'Italye, qui se faict
en cesle ville, est à prix si hault et si excessif, que
la dicte ville, en tout ce royaulme, ne se ressent que
bien peu de la commodité de la dicte manifacture,
estant la dicte vaysselle aussi chère que soulloit estre
celle que l'on faisoit venir d'Itallie, ou peu s'en fault ;
de sorte que le tout ne se retorne qu'au pronfict
particulier de celuy qui la faict, qui s'y est enrichy
et enrichist journellement, les subjectz du Roy n'en
estans en rien accommodez. Ce qui ne procède d'aul-
tre, sinon de ce que, jusques icy, il n'y a eu qu'un
seul en ceste ville qui ayt faict la dicte manifacture,
qui y mect le prix tel et si hault qu'il veult, voyant que
l'on est forcé passer par ses mains. Et lequel, pour con-
tinuer cy-après ce gain et proufict immodéré, au préju-
dice des subjectz du Roy, s'efforce d'avoir déclaration
de Sa Majesté pour pouvoir luy seul continuer la dicte
manifacture en ceste ville, et empescher les aultres qui
ont commencé à la faire comme luy, qui seroit intro-
duyre un vrai monopolle en ceste ville, contre le bien
publicq. A esté advisé supplier le Roy, comme le Consu-
lat le supplie très-humblemeut, qu'il luy plaise, pour le
bien de ses subjectz et aux fins que la dicte manifacture
puisse estre, par cy-après, à prix plus modéré qu'elle
n'a esté jusques icy, et que ce royaulme se ressente