page suivante »
CHRONIQUE LOCALE. 263 prise de possession sa solennité et la critique elle-même a consa- cré le mérite de l'œuvre. Le même jour, en honneur de la fête impériale, le reste de nos . ponts a été affranchi du péage, et on peut aujourd'hui circuler d'une rive à l'autre, sans rouler une pièce de deux centimes dans ses doigts. Deux représentations gratuites avaient été organisées à nos théâtres où on avait chanté des vers de Méry sur la musique de notre chef d'orchestre Luigini ; pendant ce temps, quelques curieux , séparés de la foule, s'étaient rendus au palais des arts où le musée Moyen âge et Renaissance était ouvert pour la pre- mière fois au public. C'était là une belle et bonne inauguration dont les amis de notre vieille histoire garderont le souvenir. Il nous serait difficile de décrire les richesses étalées sous nos yeux. Là se trouvaient des meubles en bois sculpté . des étoffes, des armures , des émaux, des faïences, des verres de Venise, des sceaux et surtout des monnaies de nos provinces, collection pré- cieuse non seulement pour Lyon, mais pour la Dombes, la Bresse, la Savoie et la Bourgogne, Nous espérons que M. Martin-Daussi- gny, qui a mené à bien cette classification , la complétera par un catalogue qui en augmentera la valeur. Les dimanches suivants c'était fête partout. Fête à Pont-de- Veyle, avec comice agricole présidé par MM. Le lion et de Saint- Pulgent, fête à Villefranche avec quatre-vingt-dix orphéons ou fanfares, fête à Châtillon-les-Dombes avec son jeune hippodrome et ses turfistes à l'instar de Newmarket, fête à Saint-Chamond où on a inauguré l'institution de la coupe d'honneur départementale. Cette coupe, offerte par les trois Sociétés d'agriculture réunies de Saint-Étienne, de Monlbrison et de Roanne, a, pour la première fois, été délivrée à M. de Boissieu pour le bon état de sa ferme de Labory. Le jury a décerné une grande médaille d'or exception- nelle à M, le baron de Saint-Genest, pour le bel entretien de ses domaines. — C'était fête partout exeepté dans les familles que la mort a frappées. L'imprimerie lyonnaise, si cruellement décimée cette année, a perdu Mme veuve Mougin-Rusand, issue d'une de nos