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PONCIN. 237 * Les notions que nous possédons sur Poncin jusqu'à l'ère fe'odale sont extrêmement vagues. Au commencement du Ve siècle, profitant de l'état de faiblesse et d'anarchie dans lequel était tombé l'empire romain, les Bourguignons impo- sèrent leur domination aux autres habitants de notre con- trée. Notre ville dut alors partager le sort des pays voisins ; mais l'influence bourguignonne y fut peu sensible; elle n'y a laissé aucune trace (1). Lorsque Rodolphe III, dernier roi de la Bourgogne trans- jurane et cis-jurane, mourut, en 1032, laissant ses Elats à son neveu Conrad, empereur d'Allemagne, Poncin était aux sires de Coligny, peut-être même leur appartenait- il dès le VIIIe siècle, c'est-à -dire depuis la première invasion des Sarrazins (2). (1)M. Debombourg, dont les remarquables travaux sur le département de l'Ain m'ont été d'un si puissant secours, a bien voulu mettre ses notes à ma disposition. En témoignant ici ma reconnaissance au savant historien, je suis heureux de dire que ces notes prises avec tant de clarté, si judi- cieusemont classées,tout en facilitant mes recherches et en venant confir- mer un grand nombre des faits que j'avais recueillis, m'ont offert plu- sieurs renseignements précicux^ct nouveaux pour moi. (2) Si on se rappelle qu'en 73G la partie occidentale du département de l'Ain fut ravagée par les Sarrazins, que le nom de Sarrazine donné à une butte de terre près de Lonchamp et de fort sarrazin donné à un ouvrage en terre assez considérable qui a existé longtemps dans la plaine du bas Bugey, indiquent le séjour prolongé de leurs armées à l'occident des mon- tagnes, que d'autres restes de camps ont été reconnus à Oussiat, près de Pont-d'Ain, et à Château-Gaillard, près de l'Albarine ; on peut conjectu- rer que la nécessité de se défendre sur les premiers rangs des montagnes du département en fit donner le commandement à un seul chef dont le pou- voir s'étendit depuis le nord du Revermont jusqu'au Rhône, et que ce chef, en transmettant le commandement à ses descendants, aura donné nais- sance à la seigneurie de Coligny (La Teyssonnière, tome il, page 36).