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                   CINQ JOURS A DRESDE.                  22i

   Vu la matière inflammable de ce palais, on avait, pour
éviter tout accident, établi tout autour des escouades de
pompiers, la pompe en arrêt.
   Intérieurement, la salle se partage en deux parties éga-
les , l'une disposée en gradins, destinée aux chanteurs ,
l'autre horizontale, affectée au public. C'est ordinairement
le contraire que nous faisons en France ; les spectateurs
se placent sur les gradins parce qu'ils veulent voir et les
chanteurs sont disposés sur une scène horizontale, ce qui
fait qu'ils se chantent dans le dos les uns des autres ; il
ne faut pas un grand effort de réflexion pour comprendre
combien, au point de vue musical, la disposition allemande
est préférable. Au centre une espèce de chaire, élevée de six
mètres au-dessus du sol, permet au directeur d'être aperçu
de tous les points de la salle.
   Tout autour de la salle sont disposés des buffets, et,
indépendamment de tous les appartements réservés aux
différents comités de la fête, on trouve, dans le monument
même, un bureau de poste et un bureau de télégraphie
privée. Il n'y a qu'une chose qu'on ne trouve pas dans cet
établissement conçu pourtant d'une manière si pratique.. .
Que voulez-vous ? c'est un oubli !          mais il est éton-
nant qu'en réservant la place de vingt buffets on n'y ait pas
pensé.
   La Sœngerhalle est admirablement placée sur les bords
de l'Elbe, au pied d'une verte colline dominée par la
célèbre brasserie de Waldschlœsschen. Tout autour du pa-
lais de bois, qui resplendit au soleil couchant des peintures
vives qui le décorent et des éclatantes oriflammes qui le
couronnent, on a construit une véritable ville de restau-
rants et de Trinkhalles (buvettes), établissements colossaux
qui ne désemplissent pas un instant, durant les cinq jours
 de fête.
   Les bannières furent disposées tout autour de la salle à
l'intérieur. On en comptait huit cents.
    A huit heures, un discours fut prononcé pour souhaiter