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                    CINQ JOURS A DRESDE.                   219

   Puis chaque chanteur reçut un élégant billet de loge-
ment où se trouvait l'adresse de son hôte. Les chanteurs
devaient être nourris et logés aux frais des habitants et cette
hospitalité s'est exercée avec une cordialité et un dévoue-
ment vraiment touchants.
   On avait tâché autantque possible d'assortir les logeurs
avec les logés. Mais il arriva que, quelques jours avant la
fête, le président de la commission de séjour tomba ma-
lade ; son successeur-, harrassc par la fatigue, se mit au lit
le jour même de l'arrivée des Sociétés ; il en résulta un
certain désarroi et quelques quiproquos. On raconte l'his-
toire d'un bon paysan de la Thuringe qui fut adressé à
M. le comte de ***. Le pauvre homme, ébloui par des ap-
partements dont le luxe l'effrayait, gêné par les cérémo-
nies de son hôte et par les grandes révérences de Mme la
comtesse et de ses charmantes filles, interloqué par la te-
nue des domestiques         perd la tête, fait maladresse sur
maladresse et se sauve comme un voleur pour aller sup-
plier le comité de le loger dans une maison plus en rapport
avec ses habitudes.
   La députation lyonnaise, par suite d'erreurs semblables,
fut logée aux quatre points cardinaux de la ville, et l'on se
souvient qu'elle ne se composait que de quatre personnes.
Du reste, il n'y a pas le moindre regret à formuler à cet
égard, car chacun de nous a trouvé un hôte si aimable, si
complaisant et si affectueux que c'est avec un vrai cha-
grin que l'on s'est séparé, quand il a fallu reprendre le che-
min de la France.
   Une fois installés dans nos logements respectifs, nous
allâmes entendre des répétitions partielles qui avaient lieu
dans différentes salles de concerts ; c'étaient les associa-
tions de districts et de royaumes qui préludaient à la
grande exécution du lendemain.
   A 6 heures du soir, toutes les bannières qu'on avait en-
treposées à l'Hôtel-de-Ville furent transportées procession-
nellement dans la grande salle construite pour la fête. Ce