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LE CHATEAU BE DONZY. 207 Le séjour de Glépé fit oublier Donzy ; du moins, l'histoire en parle peu, mais à son défaut, la tradition s'en est emparée ; elle y a placé la grande ombre du connétable Charles III, duc de Bourbon, comte de Forez. C'est à lui que l'on attribue la construction d'une très haute tour, appelée donjon, qui s'élançait du milieu de la seconde enceinte du château. Il fit aussi entourer de remparts protégés .par des tours la petite ville qui ram- pait au pied du château, moins, sans doute, pour pro- téger contre l'ennemi quelques habitations sans valeur que pour se procurer une première ligne de défense ; la petite rivière de Donzy coulait au pied de ces derniers remparts et contribuait ainsi à leur défense. Une seule porte, protégée par une tour, donnait entrée dans cette première enceinte et un étroit sentier taillé dans le roc conduisait à cette porte. C'est là , dit la tradition, que le duc de Bourbon se retira après la signature du traité de trahison, passé à Montbrison, le 15 juillet 1523, avec les envoyés de Charles-Quint ; c'est au sommet de ce don- jon, derrière ces remparts, sous la voûte peut-être de la petite chapelle qui pend encore au milieu de toutes ces ruines, qu'il promena ses tristes pensées, ballotté entre l'oubli de son devoir, le plaisir de la vengeance et les fallacieuses promesses de Charles-Quint. Cette trahison amena, comme on le sait, la réunion du Forez à la couronne de France ; dès lors la conser- vation des châteaux de nos anciens comtes était plutôt onéreuse qu'utile ; ils furent vendus moyennant un capital, ou engagés moyennant une redevance annuelle; celui de Donzy fut engagé avec les revenus de la châtel- lenie à Nicolas Henry, marchand de Lyon, dès l'année