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NÉCROLOGIE.
DESPERRET.
Il est mort dernièrement à Paris un artiste lyonnais,
M. Desperrel, qui, quoique dans une position modeste,
était un collectionneur infatigable de gravures et de dessins.
Sa collection, vendue récemment, a produit la somme de
75,000 fr. environ.
Voici sur cet artiste, —plus connu à Paris que dans sa
ville natale,— quelques détails biographiques que nous
empruntons h \'Avenir national:
« Desperret vint à Paris à l'âge de dix-huit ans et enlra
a l'atelier de Lethière. Le jeune Lyonnais avait la jonnais-
sance du beau avant de pouvoir y atteindre par ses Å“uvres.
Ce fui pour lui comme pour beaucoup d'autres, une cause
invincible de découragement. Néanmoins, il fallait vivre, et,
ne pouvant être original, il se façonna aux inspirations de
ses contemporains ; mécontent de son faire toujours indécis,
il se contenta d'être copiste exact.
« Après avoir mis son crayon au service dp divers artis-
tes, il rencontra Granville, qui avait l'habitude de jeler sur
le papier seulement ses innombrables compositions, où la
justesse du trait prêle de la force à l'esprit humouristique.
Depuis ce jour, et jusqu'à celui de la mort du célèbre cari-
caturiste, Desperrel mit sur bois une grande partie de ces
imaginations charmantes et de ces satires politiques qui
égayèrent l'opposition de trente ans. Ce fut le bon temps
pour Desperret. Quand Granville lui manqua, il s'enrôla
parmi les calcographes du Louvre, où il se distingua ; puis,
l'ouvrage diminuant, il passa de main en main, en descen-
dant toujours l'échelle de l'art, jusqu'à des illuslralions peu
dignes de son crayon, qu'il laissa enfin à peu près oisif. »