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LETTRES StfR FRIBOURG ET SUR EINSIDELN A Monsieur le Directeur de la Revue. Lucerne, le 3juillet 1865. MON CHER AMI, Il ne m'a été possible jusqu'ici de jeter sur le papier ni une phrase de correspondance, ni même une simple note. J'ai couru sans relâche d'un lieu à un autre, et, comme je suis obligé de remplacer par l'activité le temps qui me manque, jen'aipas eu un instant do repos. M'y voici pour- tant, et je vais vous donner quelques détails. Il m'est arrivé une bonne fortune au début de mon voyage, celle d'assister à Fribourg, presque sans m'en douter, à une des solennités de la béatification du vénérable père Cani- sius. C'était le 21 juin. Je n'ai pas eu l'avantage, il est vrai, de suivre la procession triomphale où devaient être portés les restes du bienheureux, elle avait eu lieu le dimanche précédent, ni d'entendre l'éloquence pénétrante de M> Mer- millod, mais j'ai pu contempler les scènes de la clôture, et je vous assure qu'elles ont eu une originalité bien tou- chante. La face de Fribourg était vraiment celle d'une ville en fête. Les maisons pavoisées, enlacées de guirlandes de verdure, ornées de statuettes ou de devises en l'honneur du vénérable devenu bienheureux, offraient un spectacle aussi varié qu'édifiant.