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DE LA MUSIQUE DRAMATIQUE. 429
L'initiative de la nouvelle synthèse musicale sortira
d'Italie ou je me trompe ; ce qui me le fait augurer, c'est
l'apparition de Verdi. Ce grand chantre s'est évidemment
Inspiré de l'état moral où se (rouvait l'Italie; il s'esl fait
l'interprète de ses aspirations patriotiques, le précurseur de
ses nouvelles destinées .Verdi a ressuscité la foi, a réveillé
le sentiment des nationalités, a éteint le matérialisme et
relégué l'analyse dans sa sphère; il a ressuscité une syn-
thèse progressive, a excité l'enthousiasme sans lequel on ne
fait rien de grand et de durable ; il a préparé le public à la
nouvelle école. — Où l'art doit-il tendre désormais? —
C'est ce que je me propose de rechercher.
Les tendances sont infinies comme les talents, mais
toutes secondaires et déterminées par des questions de for-
me, ou ne variant que sur les accessoires et non sur la vie
intime, sur la substance, sur la conception qui est l'âme de
la musique.
Toutes les tendances se réduisent à deux, toutes viennent
se ranger autour de deux éléments radicaux ; ce sont les
éléments éternels de toutes choses — l'homme et l'huma-
nité, la pensée individuelle et la pensée sociale.
C'est entre ces deux principes que plane la science qui
est la théorie de l'intelligence et l'art qui en est l'expression.
De ces deux lendances l'une se nourrit d'analyse, l'autre
de synthèse. La lutte qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours
entre ces deux tendances s'oppose au progrès. Pour résoudre
le problème, il faut les réunir dans un but commun sans
renier aucun des termes générateurs.
La vérification de ces deux tendances dans la philosophie,
dans L'histoire, dans la littérature, dans les sciences physi-
ques, en un mot, dans toutes les connaissances humaines,
est évidenle, mais dans la musique elle es! peul-êde plus
évidente que partout ailleurs. La mélodie el l'harmonie
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