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                 DE LA MDSIQtSE DRAMATIQUE.                  128

il fait entrer, comme dans le bouclier d'Achille, mille sou-
venirs charmants de sa jeunesse, la poésie folâtre et les vo-
luptés faciles de la belle Venise , sa pairie. C'est dans un
cadre ainsi préparé par un enfant des lagunes et un- ami de
l'humoriste Ch. Gozzi, que Mozart va exhaler les tristesses et
déployer les magnificences de son génie (Scudo). »
     Or, tout le monde, dit M. Scudo, est fatigué de ces ca-
nevas misérables écrits sans style, sans goût et sans logique,
représentant une succession de scènes plaquées, qu'aucun
 lien intime ne rattache les unes aus autres ; chacun trouve
 insupportables ces types usés, ces fades amours, relevés par
 des lazzis glacés d'un bouffon stéréotypé, et ces péripéties
 de mélodrame qui sont plus l'œuvre des machinistes que
 celle du poète. Oui, je partage l'opinion émise parM.Richard
 Wagner au sujet de ces poèmes u'opéras qui ne peignent
  que des situations, que des groupes sans vie, que des per-
 sonnages sans âme et sans originalité et qui n'offrent au
 compositeur qu'un thème banal pour exercer sa bravoure et
  celle des chanteurs qui doivent interpréter sa pensée. On se
  demande toujours, après lu représentation d'un opéra nou-
  veau, comment un compositeur de mérite a pu secepter la
  pièce qu'il a mise en musique et perdre un temps précieux à
  illustrer une fable dépourvue de vraisemblance et d'inté-
  rêt (1).
     Tout ceci n'est pas de l'exagération; voyez, quand dans
 les soirées de grand spectacle , on donne plusieurs actes
 de différents opéras, et vous devinerez; pourquoi la ôonne
 sociêlè va au théâtre. Ce n'est certes pas pour y trouver
  l'unité de conception sans laquelle il n'y a pas de drame,
 pas de musique, pas d'impression profonde, pas de puis-


   (1) Scuno — REVUE DES DEUX. MONDES, du 1" février 1861, à propos
 de l'opéra les PÊCHEURS DE CATANE, par Aimé Maillart.