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          DE LA MUSIQUE DRAMATIQUE.




   Lorsque la conception vitale d'un art est parvenue à son
plus haut degré de développement, qu'elle est consommée
et épuisée, il ne faut point s'obstiner à vouloir faire jaillir
de celte conception éteinte la source de la vie; ce serait
méconnaître la loi qui régit les destinées de l'ai l ; ce serait
se condamnera la mort, tandis que la vie, le mouvement et
la puissance sont devant nous. — L'art est immortel, pro-
gressif, il marche toujours d'époque en époque en étendant
sa propre sphère, en s'élevant à une conception plus élevée,
lorsque la précédente a atteint son degré de perfection, se
reconstituant à une nouvelle vie par un nouveau principe,
lorsque toutes es conséquences de l'ancien sont déduites
et appliquées; —c'est une loi fatale pour toutes choses;
dès qu'une époque est éteinte, il en surgit une autre. C'est
au génie à nous en révéler le secret.
   La musique, ce nie semble, est arrivée à ce terme. La
conception qui la féconda est épuisée ; la nouvelle n'est
pas encore révélée. — Maintenant les artistes se traînent
à la remorque, ils tâtonnent sans but arrêté entre diverses
tendances par des systèmes différents; ce ne sont que de
simples imitateurs; ils pourront, il est vrai, apporter des
perfectionnements 5 la méthode et à l'exécution, mais pas
de conception créatrice; ils créeront de nombreux styles,
mais pas de nouvelles idées. Il y aura cependant toujours