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LA BATAILLE DE MÉTRIECX. i05 joindre h leurs alliés, se retirèrent pour la plupart; les ma- ladies, le manque de vivres et les armes des paysans vinrent chaque jour décimer leur armée. Pour achever sa destruc- tion, une seule rencontre suffit. Le duc de Guise les surprit de nouveau a Àuneau, près de Chartres, où il les défit en- tièrement (25 novembre). Réduits par tous ces désastres seulement à dix ou douze mille combattants, il ne restait plus aux protestants qu'à songer à la retraite, afin d'échapper aux forces catholiques qui manœuvraient autour d'eux et qui menaçaient de les anéantir. Elle se fit précipitamment et dans les conditions les plus déplorables. Un historien contemporain, Davila, nous a laissé un tableau fort triste de la marche des troupes protestantes : À peine s'étaient-elles éloignées du théâtre de leur défaite, que les lansquenets furent mis en pleine dé-, route par quelques éclaireurs de l'avant-garde de l'armée du roi, qui leur enlevèrent lecr artillerie et leurs bagages. Bientôt l'on ne vit plus sur les chemins que des hommes et des chevaux épuisés ou expirants, des armes abandonnées et des chariots brisés. Ce n'était qu'à marches forcées qu'on pouvait gagner sur l'année catholique; point de guides pour diriger leur marche, point de logis assuré après une journée de fatigues extrêmes. Des protestants français que comman- dait Châtillon, les uns, privés de leurs chevaux, ne pouvaient suivre, les autres jetaient leurs armes pour alléger leur mar- che. La plupart n'avaient que des arquebuses brisées qui devenaient inutiles entre leurs mains, d'autres n'avaient point de poudre ni le moyen de s'en procurer. Les maladies, les désertions réduisaient chaque jour leur nombre, et les habitants des campagnes, exaspérés par les dévastations commises par ces troupes désordonnées, massacraient sans pitié tous les traînards. Arrivés le 2& novembre près de Briare, les protestants se