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104 LA BATAILLE DE MÉTMEUX. en état de lutter seuls contre leurs ennemis. Peu nombreux, sans armée, sans ressources, ils en étaient réduits à se jeter dans les bras du roi de Navarre et a faire un appel aux princes de l'Allemagne pour venir en aide aux derniers efforts de la Réforme expirante. Cet appel fut entendu, et dès le mois d'août 1587, 8,000 reîtres, 4,000 lansquenets et 20,000 Suisses se met- taient en marche pour entrer en France, sous le comman- dement du baron de Dhpna. Les Huguenots du widi de- vaient se réunir aux troupes allemandes. Pendant que le roi de Navarre se dirigeait avec 4,000 fantassins et 2,500 ca- valiers vers la Loire, où devait s'opérer la jonction des deux armées, François de Châtillon, fils aîné de l'amiral de Coligny, accourait du Languedoc, h la tête de 1,500 pro- testants languedociens et dauphinois, en se frayant hardi- ment un passage a travers la Savoie et la Franche-Comté et venait se réunir aux Allemands sur les frontières de la Lor- raine (22 septembre). L'arrivée de Châtillon détermina l'armée allemande a se diriger vers la Loire. Mais au lieu de passer ce fleuve pour se joindre au roi de Navarre qui venait de battre les troupes catholiques à Coutras (20 octobre), les huguenots se bornè- rent à descendre la vallée, et a se jeter sur la Beauee qui fut livrée au pillage, pendant que le Navarrais, ne montrant pas plus de prudence, laissait négligemment se disperser son armée Anctoiïeuse. Toutes ces fautes portèrent leurs fruits : La victoire de Coutras fut sans résultats, et le duc de Guise ayant surpris a Vimaury, avec une poignée de soldats, un corps de l'ar- mée protestante, le mit en pleine déroute (26 octobre). Cet échec fut le commencement de désastres sans nombre pour les religionnaires. La discorde se mit dans leurs rangs; les huguenots français, qui étaient venus en grand nombre se