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84                        ENSEIGNEMENT PUBLIC

 des principes qui, depuis le premier conflit de 1195, avaient
assuré l'avènement du nouveau pouvoir municipal.
   L'action de la justice devait paraître ou trop utile ou
trop dangereuse pour qu'on la laissât s'exercer dans des
voies hostiles aux idées nouvelles. Aussi les habitants,
parmi les privilèges qu'ils s'arrogèrent, inscrivirent-ils
celui de diriger l'enseignement du droit. N'était-ce pas,
en effet, le plus sur moyen d'arriver à la sécularisation
des juridictions locales et de substituer une autorité li-
bérale et protectrice à un pouvoir arbitraire ?
   La nouvelle commune n'avait pas encore obtenu son
entière émancipation ; les maîtres dont elle avait secoué
le joug cherchaient à lui reprendre les libertés qu'elle
devait à une sanglante révolution, mais elle revendiquait
quand même avec une énergique persévérance les fran-
chises que l'instinct de son avenir lui avait fait usurper.
   Longtemps, en effet, avant le traité du 4 avril 1320,
plusieurs années après l'intervention infructueuse de
Grégoire X, les syndics de la ville nommèrent Humbert
de Vaux, Barthélémy de Jo, docteur es lois, et frère Bar-
thélémy de Momelat, religieux du monastère d'Ainay,
pour enseigner dans les écoles publiques de Lyon le droit
civil et canon. C'était en 1295. Le vicaire-général de
l'archevêque et officiai Hugues Brun rendit une sen-
tence par laquelle il défendit à ces trois personnages de
commencer leur enseignement sans sa permission et aux
écoliers de fréquenter leurs écoles. Le procureur de la
ville, Jean Albi, interjeta appel au Saint-Siège de cette
décision, en se fondant sur ce qu'elle était contraire aux
privilèges de la cité, celle-ci étant libre et les citoyens
ayant toujours exercé le droit de donner à tous docteurs
et lecteurs la permission d'enseigner (1).
     (1) Le rédacteur de cet acte d'appellation n'a pu évidemment parler