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                        DU DROIT A LYON.                  83

n'avons pas à exposer ici comment ils sont parvenus à
suppléer à l'insuffisance des juridictions lyonnaises ; il
serait utile, cependant, d'étudier dans ses causes et dans
ses résultats le développement des attributions des t r i -
bunaux inférieurs dont l'autorité, trop restreinte à l'ori-
gine, laissait en souffrance des intérêts de toute nature.
Notre intention est de ne traiter que de l'enseignement
public du droit à Lyon, depuis la formation de la com-
mune jusqu'à nos jours.
   Avant le XIII e siècle la science ne se propageait guère
que dans les . cloîtres, et dès lors elle ne pouvait avoir
cette importance qui rend l'étude de son enseignement si
intéressante au point de vue de l'histoire. A Lyon no-
tamment, les archevêques et le chapitre de l'église pri-
matiale, souverains maîtres des habitants, les gouver-
naient à leur gré ; ceux-ci étaient taillables et corvéables
à merci ; il n'y avait pour eux ni droits politiques ni
droits civils que ceux qu'il convenait à cette oligarchie
ecclésiastique (1) de leur octroyer, quand tel était son
bon plaisir. Toute organisation politique, judiciaire et
administrative ne se recrutait que dans le sein et au
profit des établissements religieux. C'est assez dire que
si l'élément séculier pénétrait dans cette hiérarchie, ce
n'était qu'à la condition d'abdiquer les tendances laï-
ques de son esprit, et elles s'affaiblissaient tous les jours
davantage par l'effet d'un enseignement confié au seul
personnel des abbayes et des monastères. Les habitants
de Lyon étant parvenus à s'affranchir de l'autorité tem-
porelle de leur archevêque, heureux surtout de n'être
plus en butte aux tiraillements que les rivalités de celui-
ci et du chapitre suscitaient à tout instant, comprirent
qu'il fallait préparer des générations de citoyens imbus

  (1) M. Monfalcon, Hist. de Lyon, p. 370.