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                                   SUR



  L'ENSEIGNEMENT PUBLIC DU DROIT
                             A LYON (1)




   De toutes les remontrances que les éclievins de Lyon
ont adressées aux rois de France, la plus persistante et
la plus vaine a eu pour objet l'érection dans leur ville
d'un parlement et d'une université de droit (2). Nous

   (1) Lecture faite à la Société littéraire, dans la séance du 12 juillet
1865.
   (2) En ce qui concerne l'érection d'un parlement, les conseillers de
ville ont cependant, en 1555, résisté aux vœux de la population.
 (Clerjon et Morin, Ilist. de Lyon, V. 61). Il est vrai que les habitants
eux-mêmes s'étaient prononcés, sous François Ier, contre cet établisse-
ment. Il parut alors que l'esprit de chicane trouverait trop d'aliments
dans le voisinage d'une Cour suprême de justice. Ces mêmes idées ins-
pirèrent quelques oppositions lorsque fut conçu le projet de faire de
Lyon le chef-lieu d'un Ressort de Cour Impériale. Notre ville avait
cependant vu siéger dans ses murs un parlement; mais la présence de
cette cour étrangère ne pouvait donner d'inquiétude, car elle ne fonc-
tionnait que pour le compte de la principauté de Dombes. Nous en
parlerons plus longuement dans nos Etudes sur le XVIe siècle.— Quant
au projet d'établir à Lyon une école de droit, il a été parfois mais en
vain, mis en ayant. En 1846 il a même été l'objet d'un rapport que
M. Grégori a lu à l'Académie de Lyon (Ilist. de Lyon, par M. Mon-
falcon, p. 473). Nous ne voyons pas, à vrai dire, ce que la science
du droit pourrait gagner à être enseignée dans une ville étrangère aux
traditions parlementaires. Aussi, tant que les sciences médicales qui
sont intéressées à voir se développer leur enseignement au sein de
nos vastes hôpitaux et d'une agglomération de 300,000 âmes n'auront
pas obtenu la création d'une Faculté, il sera au moins inopportun de
solliciter cette faveur pour les études de droit.