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64 NÉCROLOGIE. sa vigilance et sollicitude. Préparateur titulaire au Muséum d'histoire naturelle, ainsi qu'au Lycée de Lyon, M. Perret s'est occupé de ses fondions avec beaucoup d'exactitude et d'intelligence ; il a quelquefois remplacé M. Mulsant, comme professeur adjoint. Toujours a l'affût de ce qui pouvait être de quelque inlérél à la collection publique, M. Perret ne né- gligeait aucune occasion de voyage pour aller recueillir ou solliciter les spécimens et échantillons qui manquaient b la collection du Palais-Saint-Pierre. Toujours sur la brèche, au milieu de ses livres et de ses insectes, mais sans faire de bruit, il .est mort comme il a vécu. Nous avons dit ses qualités, mais dirons-nous ses défauts? Celui qui se sent sans défauts peut lui jeter la première pierre, Quant à moi, je dis qu'il a été, sous quelques rap- ports, l'imago du bon Lafontaine; aussi simple, aussi insou- ciant que lui. il n'a pas élé aussi appuyé, aussi heureux. Il es' mort sans sou ni maille, mais mort victime de la science! N'est-ce pas une grande gloire? C'est, en Provence, aux va- cances dernières, qu'en compagnie de jeunes collégiens, au retour d'une excursion scientifique, il ressentit et rapporta le germe de la maladie (cancer au pylore) qui l'a tué. 11 n'a laissé aucune trace pour transmettre le fruit d'une grande mémoire, d'une prodigieuse érudition, d'une rare aptitude pour l'entomologie. Le Muséum d'histoire naturelle, la science en général, ont fait en lui, à Lyon, une grande perte. Cette perte a été un grand vide pour de nombreuses connais- sances, ses intimes amis; ceuy surtout qui n'ont pas le don de la science, mais qui se plaisaient à ses conversations ins- tructives, ont vu avec ane certaine peine le silence gardé après la mort de cet homme démérite, car on lit souvent des dis- cours, a perte de vue, sur des hommes insignifiants, et jamais on ne vit disparaître un homme plus simple, plus savant, plus utile, plus dévoué et plus aimable. J. D.