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*Ù2 LES GIROUETTES. Lyon, situé au sud-est de la France, n'eut jamais, au moyen âge, la tournure architecturale des villes du Nord. Ses constructions manquèrent toujours de ces toitures ai- guës, de ces pignons multipliés dont la répétition était le caractère dislinctif de certaines cités, mais particulièrement de Paris, où de nombreux palais, et surtout celui des Tour- rielles, donnaient a son aspect un si grand cachet d'origi- nalité. « Derrière le logis d'Angoulème, dit encore M. Victor Hugo, s'élevait la forêt d'aiguilles du palais des Tournelles; pas de coup-d'ccil au monde, ni a Chambord, ni a l'Alham- bra plus magnifique, plus aérien, plus prestigieux que cette futaie de flèches, de clochetons, de cheminées, de girouettes, de spirales, de vis, de lanternes trouées par le jour, qui sem- blaient frappées à remporte-pièce, de pavillons, de tourelles en fuseaux, ou comme on disait alors de tournelles toutes diverses de formes, de hauteur et d'attitude. » Démolie et reconstruite a des époques diverses, et par parties, notre ville a donc moins perdu que beaucoup d'autres villes de France par la suppression, a une certaine époque, des toitures pentives, des broderies posées sur les faîtages, des épis et des girouettes, puisque ces ornements ne furent employés ici qu'avec une très-grande sobriété. Cependant, ceux des habitants de Lyon qui savent appré- cier les détails si pittoresques et les aspects si riches et si variés que notre ville offre aux regards des artistes et a l'admiration des étrangers, peuvent se souvenir encore du petit clocher si modeste de notre sainte chapelle de Four- vière, démoli il y a quelques années a peine, et du gracieux effet qu'il produisait sur cette hauteur couverte de verdure. Surmonté d'une petite flèche blanche que terminait une croix blanche portant sa girouette de la même couleur, il était charmant a voir se détachant, dans toute sa simplicité»