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44 LES GIROUETTES. Menestrier croit que ce mot dérive du verbe espagnol girar, dont on a fait giralda, girouette en (orme de statue ; mais dans ce cas cette origine ne serait juste que condi- tionnellement, puisque le mot giralda ne peut s'appliquer qu'aux stat.ues tournantes , et présentant la figure d'une femme, car , en Espagne , une girouette simple se nomme velcta. M. Quatremère de Quincy pense, comme Claude Le Labou- reur, que cette dénomination est empruntée à la langue la- tine, il la fait venir du verbe gyrare, tourner, qui vient lui- même du grec yopvM. Acceptons ce dérivé, puisque dans les deux langues, soit latine, soit espagnole, cette dénomina- tion exprimant l'action de tourner se trouve être, par le fait, extrêmement juste, L'époque romane est la première dans laquelle nous com- mençons l\ découvrir certains détails de décoration permet- tant de supposer que.les girouettes furent alors connues, et qu'on les employait dans les bâtiments. Les toitures fort pentives de cette époque, presque toutes enrichies, suivant les coutumes romaines, de broderies va- riées faites en terre cuite ou en métal se découpant sur le ciel, étaient aussi souvent ornées d'un épi peint de plusieurs couleurs et doré. Ces épis, composés d'un certain nombre de pièces posées les unes sur les autres et enveloppant le bout saillant du poinçon de la charpente, étaient consolidés au moyen d'une tige de fer fixée au poinçon par une four- chette et des boulons. Cette tige traversait l'épi dans toute sa hauteur, sortait par son extrémité supérieure, et recevant dans cette partie divers desseins, formait ainsi, très-natu- rellement, le support ou mieux encore le pivot sur lequel la girouette pouvait être posée. Cependant ce fut vers l'année 1220 seulement que les girouettes commencèrent a être employées comme objet de décoration sur les combles des