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40 LES GIROUETTES. la Lune, l'éclat des étoiles, la marche des nuages, leur four- nissaient des signes multipliés auxquels ils accordèrent, trop facilement peut-être, une entière confiance. Virgile qui connaissait bien le Ciel, mais dont le savoir en physique lut peut-être un peu obscurci par ses croyances astrologiques, s'occupe fréquemment des présages célestes, surtout dans ses Géorgiques. Il dit, livre Ier, vers 424 et suivants. Si verb Solcm ad rapiditm, Lunasquc scqucnlcs Ordinc respicie.s, numquam le craslina jallet Hora, neque insidiis noc'.is crtpio-c screnœ. Luna rcvcrtrnles cum primum colliqi! ignés Si nirjruni obscuro coniprenderit acra cornu, Maximus agricolis, pelugoque parabilur imber. At si virgiiicum suffaderit ore ruboreni Vendis cril ; venlo semper rubel aurea Phœbe. Sin orlu in quarto (namque is cerlissimus auctor) Pur a, ncque obhisis per cœlum cornibus ibit, Tolus et ille die*, et qui nasucntur ab illo Exaction ad mensern,phwià venlisque carebunt. « Si vous éludiez régulièrement la marche du Soleil et de la Lune, jamais vous ne serez trompé sur le temps du len- demain et la sérénité de la nuit ne vous en imposera point. Au premier moment, lorsque la Lune nouvelle brille de ses premiers feux, si son croissant obscurci laisse régner les ténèbres, une pluie abondante menace les campagnes et les mers. Si la lanc se montre avec cette rougeur virginale qui sied aux jeunes filles, craignez le vent ; toujours le vent fait rougir la brillante Pliébé. Si au quatrième jour elle est claire et lumineuse, ce jour et tous les jours suivants, jusqu'à la fin du mois, seront sereins. » Il est à remarquer que dans ce passage : Luna At si virgineum suffuderit ore ruborem Ventus erit ; vento semper rubet aurea Phobbe....