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I .5$ Ci * HIPPOLÃTE D'ESTE. 21 laissa Hippolyto à Ferrarc, et, traversant le Mont-Cenis, il dé- barqua sain et sauf à Lyon. Il fut obligé d'y séjourner pour at- tendre un muletier qui devait lui apporter le reste de ses ba- gages ainsi qu'une caisse contenant le bassin et l'aiguière ; il logea dans le cloître d'Ainay, et quand le muletier fut arrivé, il chargea ses bagages sur une charrette et ss mit en rode pour Paris. La Cour était à Fontainebleau. Cellini s'y rendit avec ses deux ouvriers, Hippolyte leur fit aussitôt donner des logements. Ins- truit de son arrivée, le Roi voulut que l'artiste lui fût présenté immédiatement; il vint auprès de Sa Majesté avec le bassin eî l'aiguière à la main; le monarque les prit et s'écria, en s'adres- sant à Hippolyte-. « En vérité-, je ne crois p^s que les anciens « aient jamais rien produit d'aussi beau; je me souviens d'avoir « vu tous les chefs-d'Å“uvre des meilleurs maîtres d'Italie, mais « aucun ne m'a tant frappé que celui-ci. » Puis se tournant vers Cellini, il lui dit en italien: « Benvenuto, passez ici quel- « ques jours, amusez-vous et faites bonne chère; pendant ce « temps là , nous songerons à vous faciliter les moyens d'exé- « cuter quelque chef-d'Å“uvre.» Quelque temps après, le Roi fit un voyage en Dauphiné, ac- compagné de toute sa Cour et d'une suite extrêmement nom- breuse (d) où se trouvaient Cellini et ses deux ouvriers. Au re- (d) Le château de Saint-Pricst, où François I e r s'arrêta, avait déjà reçu le roi Cliarles VII en'1456, lorsqu'il fut obligé de venir en ce pays pour rappeler à l'ordre son fils, le dauphin Louis ; c'était un magnifique château qui appartint, pendant plusieurs siècles , à la famille Richard de Saint- Ptiest, qui porlait d'azur, à trois quinte-/euillcs d'argent, et qu'il ne faut pas confondre avec les Saint-Pricst du Forez ; il passa plus fard dans la famille de Budos, qui le vendit, le 'Il février 1(545, moyennant le prix de 94 mille livres à Jacques Guignant, seigneur de Bellcvue, premier prési- dent en la Cour des Aides de Vienne (depuis prévôt des marchands do la ville de Lyon), on faveur duquel la seigneurie de Saint-Pricst fut cr'gce en vicomte, au mois de novembre 1546. Cette famille existe encore à Paris où elle est représentée par les comtes de Saint-Pricst et les ducs d'Almasan (note de M. A. de T.). — Aujourd'hui le château de Saint-Pricst appar- tient à M. Louis Bonnardet, membre de l'Académie de Lyon,