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16 HIPPOLYTE D'ESTE. "Vers les premiers jours de 1562, Hippolyte partit de Paris pour se.rendre au Concile de Trente. Arrivé près d'Orléans, cinquante cavaliers de l'armée de Condé enle- vèrent son bagage, ses chevaux et ses mulets; quand il les fit réclamer par un trompette, le prince répondit qu'un train si magnifique et si militaire ne convenait point h un successeur des Apôtres (31). Pendant qu'il était encore à Trente, Hippolyte fut appelé à occuper une seconde fois le siège de Lyon; mais, a dit Poullin de Lumina (32), comme cette ville était au pouvoir des Huguenots, prévoyant qu'en sa qualité d'étranger, et surtout d'Italien, il ne serait pas vu de bon œil sur ce siège, il s'empressa de permuter avec Antoine d'Albon, archevêque d'Arles, après en avoir obtenu l'agrément de la Cour. Dès lors, son nom ne fut plus mêlé à l'histoire de Lyon. Je ne le suivrai pas dans les différentes missions qu'il eut a remplir avant de terminer une vie tou- jours si active. Son corps était déjk plus usé par le travail que par les années, et lorsqu'il en eut le sentiment, il se démit de tous ses bénéfices en faveur de son neveu, Louis d'Esté, qui fut l'héritier de son immense fortune (33). (31) De Thou, liv. 32, adinitium. (32) Hist. de l'Eglise de Lyon, p. 379. (33) Les vers qui suivent sont tirés d'une épître do Jean Daurat à Louis d'Esté (Poematu, p. 21) : Nuper et Hippolytus, cum fato functus obiisset, Maximus antistes, patruus ille tuus, Quos halmit cunctos in le transmisit honores. Succcssit illi, rege favcnte, ncpos. Ergo qui patruo succcssor es unus honorum Succcssor morum sis quoquc tu patruï On lit dans de Thou, livre 54 : « Les bâtiments superbes qu'Hippolyte d'Esté a élevés en France, et les beaux jardins de Monte Cavallo et de Tivoli, qu'il a fait faire avec une dépense vraiment royale, seront à ja-