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MOUVEMENT PHILOSOPHIQUE EN ALLEMAGNE. d97 « d'enseigner, je m'aperçois que vous êtes vous-même « fout prêt. Plusieurs lunes et quelques soleils ont suffi « pour vous donner la plénitude de l'expérience. » « LE BACHELIER. — Œuvre de l'expérience ! Ecume « et fumée. Et qui n'est pas de naissance égale avec le * génie? Avouez que tout ce qu'on a jamais su ne vaut « pas la peine d'être appris.... « La faiblesse tombe, la force s'avance. Tandis que « nous avons conquis la moitié du monde, qu'avez-vous « donc fait, vous autres ? Sommeillé, réfléchi, rêvé, « pesé; des plans, toujours des plans. A coup sûr la « vieillesse est une fièvre froide dans l'engourdissement « d'une nécessité quinteuse. Passé trente ans, autant « vaudrait qu'un homme fut mort, et ce qu'il y aurait « de mieux à faire, ce serait de vous assommer à « temps. « MÉPHISTOPHÉLÈS. — Le diable ici n'a plus rien à dire. « LE BACHELIER. — IIn'y a de diable qu'autant que '« je l'admets. « MÉPHISTOPHÉLÈS {à part). — Prends garde que le « diable ne te donne bientôt un croc-en-jambe. « LE BACHELIER. — Sainte vocation de la jeunesse!... « Pour moi, libre, et selon ce qui me vient à l'esprit, « je poursuis joyeux ma lumière intérieure, et vois dans « mon ravissement la clarté devant moi, les ténèbres « par derrière. » Quel est donc ce mouvement qui inquiète Gœthe lui- même, et lui inspire un blâme aussi amer ? Quelle im- pulsion nouvelle a reçue la pensée allemande ? La politique, Messieurs, explique en partie les diver-