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                           CHRONIQUE LOCALE.                               191
plorable erreur suivant les autres ; ce sont les désolations des habitués de
l'Alcazar qui pleurent sur ses ruines prochaines et les cris de joie des
moralistes qui pensent que , l'Alcazar détruit, on ne dansera plus. Qu'on
se rassure, cependant , au milieu de toutes ces tempêtes , le sang n'a
pas encore coulé.
       Un coin moins sombre de l'horizon nous montre fêtes d'ici, fêtes de
là, concerts pour la Fanfare, concerts pour les Jeunes libérés, concerts
pour les artistes, concerts pour élever l'esprit des classes ouvrières, concerts
simplement pour obtenir ou étendre la réputation des exécutants ; cours
publics d'économie politique au d'autre chose, conférences sur mille sujets,
même sur le canal de Suez, leçons des Facultés, séances publiques de la
Société d'Education, avec cent cinq mémoires à juger ; idem de l'Académie
Impériale, foule partout, même à l'Exposition où on continue à se grouper
devant les toiles de MM. Bellet-Dupoizat, Comte, Reinier, Guy, Cinier,
Maisiat, Chabal-Dussurgey, Carey, Perrachon, tous Lyonnais ce qui mon-
tre que le goût des arts n'est pas près de s'éteindre dans notre ville.
   Non, le goût des arts n'est pas près à s'éteindre, car ce sont des Lyon-
nais qui ont sculpté les si belles Caryatides qui ornent la maison n° 38 de
la rue de l'Impératrice; rêvé et créé la chairs si remarquable de l'église
Saint-Polycarpe , fondu les cloches dont notre vieille église de Saint-Paul
vient de s'enrichir ; peint les vitraux de la plupart de nos basiliques ; ce
sont des Lyonnais qu'on appelle au loin pour bâlir des monuments civils ou
religieux, églises ou châteaux, mairies ou préfectures, c'est un Lyonnais qui
vient d'exécuter, d'après les ordres de Monseigneur de Valence, le beau
buste qui orne le tombeau de Mgr Chatrousse, son prédécesseur.
    Autre preuve d'amour des arts, la ville a, dit-on, acheté le Serment du
jeune duc de Guise, de M. Comte et le Tableau de fleurs de M. Maisiat, deux
 toiles destinées à notre t Galerie des peintres lyonnais.
    — On lit dans l'Echo de Fourvières :
    « — Les dames de Genève ont offert à Mgr Mermillod une crosse que le
vénérable prélat a portée pour la première fois dans,son église de Notre-
 Dame, dimanche dernier, aux offices de la grande fête de Saint François de
 Sales.
    Nous avons admiré ce chef-d'œuvre d'orfèvrerie achevé dans le court
 délai qui s'est écoulé depuis l'élévation à l'épiscopat de l'éloquent prêtre
genevois.
    M. Armand-Caillat, l'excellent artiste lyonnais auquel nous devons déjà
un grand nombre des plus beaux vases sacrés de nos églises , s'est sur-
passé lui-même dans la conception et dans l'exécution de cette nouvelle
Å“uvre.
    Le bâton en vermeil, sur lequel court un ornement damassé, est divisé
 par des nœuds d'une simplicité du meilleur goût. Des dragons aîlés, fière-
 ment posés, se cramponnent à la hampe. La volute s'échappe d'un nœud
 enrichi par des cornalines, des onyx et des turquoises, au-dessous duquel ,
 sur un anneau d'émail blanc, se lit la devise de l'evêque d'Hebron : VERITAS
ET MJSERICORDIA.

  — La cloche donnée par M. le chanoine Cattct, ancien curé de Saint-
Paul, à cette église, et fondue par M. Morel, pèse environ 1,700 kilogram-
mes. Des juges compétents la considèrent comme le problème résolu du
plus beau son obtenu avec le moins de métal possible ; elle rend les sons