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LES JETONS DU CONSULAT LYONNAIS. 153 Comment, à quelle occasion s'introduisit—elle ? A quel besoin a-t-elle dû son origine? C'est encore un autre problème que Mousserions embarrassés de résoudre. Etait-ce l'habitude de distribuer des jetons de présence dans les séances consulaires qui en avait suggéré l'idée, ou bien avait-on eu pour but de dissimuler sous une forme plus délicate les gratifications ho- norifiques que la ville faisait annuellement? Nous ne saurions le dire. Il est certain seulement que les bourses de jetons fai- saient partie des cadeaux dont le consulat ne ménageait pas la distribution, qu'elles fureut substituées peu à peu à certains dons en nature ei en argent, et ne tardèrent pas à entrer pour- une somme considérable dans le budget des dépenses de la commune. Les frais de jetons qui, en 1627, ne s'élevaienlqu'à 171 livres 12 sous, dépassèrent vers la fin du XVIII e siècle la somme de 13,000 livres, en môme temps que !e nombre des jetons qui n'était d'abord que de 300, atteignit en 1784 le chiffre de 3,200. L'élévation progressive du prix du marc d'argent qui, en 1720, par exemple, avait brusquement monté de 50 à 130 livres, contribua à décupler les prix et les dépenses de la sille Les frais de main-d'œuvre s'étaient accrus en même temps, et d'autre part, le consulat qui n'avait que trois ou quatre coins pour frapper ses jetons, en comptait à la fin 26, parmi lesquels plusieurs avaient été renouvelés fré- quemment. A l'origine, on faisait graver tous les deux ans de nouveaux coins, mais on se contentait d'un pour le prévôt des marchands, d'un second aux armes réunies des quatre échevins ; les armes de la ville dont la matrice se conservait longtemps leur servait de revers. Par la suite, chaque éehevio eut un carré à ses armes, puis on fit graver des revers parti- culiers avec des emblèmes ; le coin au blason de la ville fut souvent gravé à neuf et enfin les corps savants, les compa- gnies de l'arc et de l'arquebuse et jusqu'aux officiers de la ville tels que le procureur, le secrétaire, le receveur, le con-