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                       LITTÉRATURE.                    Il 5

divers âges de l'humanité ; mais ces lumières qu'elle ré-
pandait sur l'histoire l'ont éclairée à son tour , et plus
d'un écrivain, plus d'un poète de l'antiquité classique a
pris, si je puis ainsi parier, une physionomie nouvelle,
quand on a lu son œuvre en se plaçant par la pensée au
temps où il a écrit, dans le milieu intellectuel et moral où
il a vécu.
    J'ajoute que l'histoire a éclairci bien des obscurités
qui ne tenaient qu'à l'ignorance des faits, des mœurs,
des lois, des institutions. L'érudition et l'archéologie
qui jouissent aujourd'hui, même dans la société élégante,
d'une sorte de vogue, y ont contribué pour une large
part, et il est (el ouvrage que leurs découvertes ont en-
richi de commentaires entièrement neufs. L'épigraphie
qui de nos jours a fait de tels progrès qu'elle paraît, si
longtemps après Muratori, une science toute nouvelle,
apporte aussi son contingent à ce vaste travail qui re-
constitue sous nos yeux le vieux monde grec et romain ;
et si les livres font souvent comprendre les inscriptions,
sur bien des points aussi les inscriptions aident à com-
 prendre les livres. Enfin, Messieurs, une autre cause
 moins importante, mais toutefois appréciable, contribue
 à raviver en nous le sentiment des littératures antiques.
 Nos pères voyageaient peu, les voyages étaient si coû-
 teux, si difficiles, parfois si périlleux! Pour promener
jusqu'à Rome sa curiosité érudite, il fallait être un des
 grands de ce monde, comme Montaigne ou le président
 Bouhier, ou bien être assuré, comme Monfaucon, de
  rouver partout sur sa route la fraternelle hospitalité des
 couvents. Quant à la Grèce, jusqu'au comte deChoiseul-
 Gouffier à peine quelques rares explorateurs en visitaient