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508                         JNE NOCE.

 vous semble-t-il pas que nous nous entendrons toujours dans
 la sphère des sentiments?
     — Nous voilà bien loin de vos rêves d'intimité!            dit
 Louise avec mélancolie.
    — Cherchons donc à nous bien comprendre. Ecoutez-moi,
       •
  Louise,dit-il en s'arrêtant de nouveau, car on entendait le
 bruit de l'écluse et il tenait à s'expliquer nettement cette fois,
 vous savez que je vous aime. Oh! bien profondément et de
 toute mon âme ; mais j'ai de mes devoirs une toute autre idée
 que celle que vous vous faites. Je liens aussi à combler les dé-
 sirs de mon père qui travaille ù ma fortune et qui veuj, me
 voir riche, heureux, considéré. Je veux que vous soyez la fem-
 me la plus fêtée, la plus élégante, comme vous serez la plus
 belle et la plus spirituelle ; je veux que tous deux, nous soyons
 enviés, recherchés. Voilà mon rêve, voilà ce que je souhaite,
 et quelle femme ne verrait dans ce que je dis la réalisation de
ses ambitions les plus secrètes? Que me sacrifierez-vous? pas
 même des opinions, mais quelques préjugés respectables ce-
 pendant, puisqu'ils sont inspirés par la bonté la plus chré-
 tienne, celle qui s'inquiète des autres avant de songer à elle-
 même.
• — Ce sont là les seuls sacrifices que vous me demandez,
 Frédéric?
    — Peut-être aussi, poursuivit-il avec moins d'assurance,
serez-vous forcée de renoncer à quelques unes de vos habi-
tudes. Si vous épousez mes idées, mes projets, il ne vous
sera pas possible de venir souvent à la campagne etJa gestion
de vos biens vous sera d'un grand embarras. Dès lors, à
quoi bon les garder, quand vos capitaux, plus avantageuse-
ment placés, vous rapporteraient le double de ce qu'ils vous
rendent?
   — Ah ! s'écria Louise, voilà ce que je craignais d'en-
tendre. Pourrais-je vendre cette maison que m'a léguée