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504 LES CHATELARDS DU LYONNAIS. tout près de là et qui semble indiquer l'endroit précis où furent empruntés les matériaux de ce grossier monument. À sa base, ce monticule mesure une circonférence de cent mè- tres environ. Sa hauteur est de près de dix mètres. Quant à la longueur de ses versants elle varie de quatorze à dix-huit mètres. Une ceinture de grosses roches du côté de la vallée, ainsi que l'existence d'un bois taillis sur tout son pourtour ont prévenu les éboulements et nous expliquent comment ce cône factice a si bien conservé sa forme primitive. La situation de cette éminence et ses diverses conditions topo- graphiques ne nous permettent pas d'hésiter longtemps non plus sur sa destination : Ce n'est pas là une de ces bornes que l'on a vu élever quelquefois sur la frontière de deux provinces ; le ruis- ièau qui coule à quelques pas était une limite bien plus naturelle. Son exiguïté et sa position au-dessous des hauteurs voisines qui la commandent permettent encore moins d'y voir un ancien poste militaire. On ne saurait davantage prétendre que c'est là une biitte élevée, aux temps modernes, pour supporter un moulin à vent. Outre que le moulin à vent est complètement inconnu dans les montagnes, il faudrait reconnaître que le fond d'un vallon abrite eût été une position fort mal choisie pour une semblable destination. Une seule hypothèse subsiste doric avec toutes les vraisem- blances désirables : C'est là évidemment un de ces tumu'lùs qu'élevaient les peuples celtiques pour perp'étûer le souvenir d'un événement remarquable ou pour honorer la sépulture d'un chef national. Qui sait ? Peut-être cette tombe gauloise renferme-t-elle quelque monument précieux pour l'histoire du pays des Ségu- siaves. Espérons qu'un jour des fouilles exécutées avec soin vien- dront, en nous révélant la véritable destination de ce monticule, mettre au jour ces trésors inconnus. Si ce double vœu se réali- sait, nous serions heureux, quant à nous, d'avoir appelé l'atten- tion des archéologues sur un monument fort rare dans nos mon- tagnes. A. VACHEZ.